Mani Li, la fille des vents nous dévoile tout…

Bonjour chère Mani Li ! Vous êtes enseignante et écrivaine. Parlez-nous de votre cursus professionnel ?

Mon parcours professionnel est très classique. Avant d’enseigner, j’étais étudiante. (Rires) J’ai une licence de Lettres modernes françaises et un diplôme professionnel de Lettres classiques (latin et grec ancien).

Qu’est-ce qui motive votre écriture ?

J’adore les histoires. Enfant, mon entourage m’en racontait beaucoup. Je me rappelle que j’étais ravie de savoir enfin lire car je suis ainsi devenue une lectrice autonome. Plus tard, l’écriture est devenue mon moyen d’expression privilégié car je suis assez réservée. J’ai adressé des lettres à mes parents dans lesquelles j’exprimais mes émotions, j’ai tenu des journaux intimes, j’ai rédigé des billets doux pour mes camarades de classe en échange de friandises et un jour, en lisant une histoire écrite par une camarade de classe, j’ai senti que je voulais faire comme elle. Au lycée, je n’ai pas tardé à devenir «la fille qui écrit des histoires». J’aime écrire. C’est mon moyen d’évasion. Le monde est plus coloré dans mes imaginaires alors, quand je les coche sur le papier, je partage ma folie avec ceux et celles qui me liront.

Avez-vous le souvenir d’un ouvrage que votre père lisait à cette époque…. ?

Aussitôt que j’ai su lire, je crois que ce fut un soulagement pour tout le monde. (Rires) J’ai appris à lire très tôt alors on m’a acheté des livres que je dévorais toute seule.

J’aimais Kouakou, Le journal de Mickey, Picsou, mais surtout j’adorais particulièrement un magazine mensuel qui s’appelait Je bouquine. J’y ai lu mes premières histoires pour les «grands». (Rires) J’ai également le souvenir de deux romans qui ont profondément marqué mon adolescence : L’Été d’Aviya de Gila Amalgor et Le journal d’une suicidée d’un auteur camerounais dont j’ai oublié le nom. Je les ai lus et relus des milliers de fois.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire La fille des vents, ce conte illustré qui nous plonge dans un univers hallucinant et rêvant d’un pays complètement magique ?

Les enfants. D’ordinaire j’écris des histoires pour les grands mais, alors que j’avais initié dans mon établissement un club de lecture pour les plus jeunes (8 – 12 ans), j’ai réalisé qu’il n’y a pas beaucoup littérature camerounaise qui leur soit spécifiquement dédiée. C’était toujours un défi de trouver des livres illustrés à thématiques africaines, écrits pour celles et ceux qui ont dépassé l’âge de l’éveil, mais qui ont encore besoin d’avoir des étoiles dans les yeux. J’ai eu envie de les faire rêver avec des personnages qui leur ressemblent.

Mùna, la fille des vents, qu’est-ce qui vous inspiré cette intrigue ?

C’est une excellente question. Thank you for asking. À la base j’ai juste eu envie d’un personnage féminin qui soit une version remastérisée de l’orpheline du conte La cuillère cassée. Je voulais qu’elle fasse un peu plus que retrouver son prince. Et au final, une fille géante qui aide un petit garçon craintif à sauver son père, c’est super cool.

Votre livre de conte « La fille des vents » a été édité aux éditions Akoma Mba, première maison d’édition spécialisée dans les livres d’images au Cameroun. Comment s’est passé le processus éditorial ? Comment qualifiez-vous cette collaboration ?

C’est une collaboration sympa. Ils sont professionnels et courtois. On ne m’a toujours pas offert de beignets-haricot-bouillie mais bon, je garde espoir.

Quel est votre plus grand souhait à présent ?

Je suis une grande enfant à l’esprit rempli de grands souhaits. Voici celui que je nourris pour la littérature jeunesse camerounaise : que de plus en plus d’écrivaines et d’écrivains, d’illustrateurs et d’illustratrices s’y risquent. J’adorerais, par exemple, assister à la naissance d’un magazine pour enfants, mensuel ou même hebdomadaire. J’aimerais que des collectifs de métiers divers se créent pour offrir aux enfants camerounais de vrais moments de divertissement livresque.

Merci Mani Li !

Par Reine NGO NYOBE, Responsable de la communication

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